éditos

;-) Ligne éditoriale

Parmi les innombrables questions que l'on peut se poser, l'une des plus importantes est sans doute celle-ci : peut-on aller plus loin ?

Ceci dit, peut-on aller plus loin ?

On s'en souvient, Cocteau disait "à force d'aller au fond des choses, on y reste" --- on sait comment Cousteau devait mettre cette remarque en pratique, tâchons de ne pas l'oublier --- C'est bien pourquoi s'il m'arrive plus souvent qu'à mon tour de soutenir qu'au fond il n'y a rien à comprendre, c'est toujours en soulignant que, par contre, ce n'est qu'au fond qu'il n'y a rien à comprendre, et non pas, disons, ailleurs.

Mais, là encore, peut-on aller plus loin ? Face à l'alliance objective des super-tolérants (ces faux gentils) et des super-intolérants (ces vrais méchants), alliance qui marque si fortement notre époque, le temps n'est-il pas en effet venu d'aborder certaines questions plutôt cruciales, telle celle-ci : comment comprendre que tant de nos concitoyens se soient convaincus --- et tente de convaincre les autres --- de ce que la source des drames les plus affreux qui affectent l'humanité serait dans l'existence de convictions fortes dont chacun s'emploierait à convaincre les autres du bien -fondé ? Je suis pour ma part convaincu du contraire, et je voudrais essayer de vous convaincre du bien-fondé de ce point de vue, ne serait-ce qu'en attirant votre attention sur le fait suivant : s'il est fréquent que les opinions de nos concitoyens soient truffées de préjugés et d'idées fausses d'origines diverses, il arrive parfois que certains aient raison et que leurs convictions soient fondées; il est par ailleurs naturel que chacun cherche à partager ses convictions, mais il est souhaitable que ceux dont les idées sont justes l'emportent sur les autres. Ainsi, je n'ai jamais considéré comme un argument valable le reproche que l'on fait à certains d'être convaincus d'avoir raison, dans la mesure où j'aimerais bien voir que ceux qui le font seraient convaincus d'avoir tort, même si j'ai récemment entendu l'un d'entre eux me dire "je ne dis pas que j'ai raison". Ainsi, lorsque le dessinateur Wolinski affirme au cours d'une émission d'idées que "les fascistes, ce sont ceux qui ont des certitudes", sa certitude d'avoir raison de lancer ce petit slogan stupide est bien trop évidente pour ne pas lui retourner l'argument. Non, le problème n'est pas d'avoir des convictions, des croyances voire des certitudes, le problème est simplement de savoir si elles sont ou non fondées.

Prenons un autre exemple, celui de l'optimisme, puisqu'en effet sans un minimum d'optimisme il est très difficile de s'engager dans une action constructive. Certaines des capacités de l'être humain peuvent à bon droit inquiéter, tandis que d'autres, au contraire, sont de nature à nous faire envisager avec optimisme l'avenir de l'humanité en général et le nôtre en particulier. Ainsi, je ne m'y attarderai pas, il y a parmi les "talents" inquiétants de l'être humain tous ceux qui le conduisent trop souvent à détruire autour de lui, et souvent en lui, la vie physique, psychique ou spirituelle. Mais parlons plutôt d'autres "talents humains", ceux dont la considération est de nature à nous rendre un peu plus optimistes. Eh bien, parmi ceux-là, ne serez-vous pas d'accord pour dire que l'un de ceux dont la considération est la plus à même de nous rendre optimiste est précisément la capacité de l'homme à être optimiste ? Et que dire cela, ce n'est certes pas s'appuyer sur je ne sais quelle hypothèse métaphysique, mais bien mettre en évidence une vérité solide sur laquelle nous pourrons fermement nous appuyer, à savoir que tant qu'il ne nous fait pas défaut, l'optimisme peut nous rendre plus confiant en l'avenir ? Je puis en tout cas témoigner que, pour ce qui me concerne, l'optimisme, chaque fois que je l'ai éprouvé, m'a toujours fait voir l'avenir de façon plus positive.

Alors, il nous faut l'accepter : tout n'est pas acceptable, et parfois nous avons même du mal à accepter le fait que nous ayons du mal à accepter que tout ne soit pas acceptable mais il me semble que cela aussi nous devrions essayer de l'accepter, dans la mesure où plus la réalité présente du passé aura été acceptée, plus s'ouvrira le futur du présent, si vous voyez ce que je veux dire, ainsi que dans le cas contraire.

S.D.

7 avril 2007

page d'orientation

Aux ruissellement du printemps

Succède l'été, aérien,

L'automne sur la terre

Et l'hiver en feu.